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Une photographie de l'artiste assit dans le train attentif a ce qui l'entoure. Comme dans une rêve une vitrine de musée est visible au premier plan avec des statuettes anciennes en terre cuite. Une façon de présenter la réalité de l'artiste qui pense toujours une œuvre d'avance, alors qu'il est en voyage par exemple. Cette œuvre "pensée" sortira t'elle un jour de son atelier?

"La vie d'un artiste, n'est pas la tentative de faire des œuvres d'arts, elle est l'unique essai."

    
-Pouvez-vous nous parler un peu de votre approche artistique ?

         

-  J 'aime l'idée de tendre un fil entre la représentation pierre angulaire de la peinture, et un procédé particulier à toujours réinventer  sans lequel rien n'arrive, ce qui pourrait se définir comme " la mise en œuvre ". Mais faut-il essentialiser la peinture alors que d'après Gerhard  Richter elle ne représente qu'elle même et faire du procédé un culte? Cela donne une peinture élémentaire, primitive en quelques sortes  - tel geste, telle mode d'application du liquide ou de la matière peinture encore fraîche sur la surface à peindre, va se saisir en un motif accidentel mais toujours expressif et convaincant, alors qu'elle se solidifie. Je pense aux toiles roulées de Simon Hantaï par exemple. Sculpteur de formation j'apprécie ce va-et-vient entre la matière, le procédé, et l'expression.

​- Gerhard Richter n'aurait cependant pas tout à fait raison, la peinture ne représente pas qu'elle-même. Alors même que vous n'utiliser pas ou peu à travers tel ou tel procédé de votre choix, les outils traditionnels de la peinture de chevalet propre à la représentation en peinture telle que l'histoire de l'art la documente, ce motif accidentel peut représenter l'inattendu, créer la surprise?

 

- En effet, mais il est important de rappeler ici la différence  entre la "représentation illusionniste" de l'espace,  l'apparence des choses dans un tableau, comme c'est le cas pour une "nature morte", ce reflet que dénonce Platon, et d'autre part une représentation  fortuite, sans intention  de "représenter" au préalable telle ou telle chose; représentation  qui semble donc inéluctable des qu'il s'agit de se confronter au plan-surface-peint-vertical.

- Vous opposez donc, la nature morte obtenue grâce au métier traditionnel de l'artiste-peintre, la magie de son pinceau, à ce que vous obtenez via les procédés que vous mettez en œuvre, et qui serait de l'ordre de la Paréidolie ?

- Oui, l'image de la Paréidolie convient bien à ce primitivisme que je revendique, d'une peinture élémentaire, qui a son origine dans ma pratique de sculpteur, mais je ne m'oppose pas a la nature morte, et au métier traditionnel du peintre, mais plutôt à l'intention, préliminaire qui se veut une définition de l'œuvre avant même sa conception.

- Mais est-ce-que vous ne payez pas cher ce que l'on pourrait voir comme un signe de radicalité,..sacrifier le pinceau et la possibilité de rendre un espace illusionniste pour,.. pour une trame, une trame horizontale dans le cas de votre série CQFD ou verticale dans le cas de la série LIEN, et cafouilleuse avec les tableaux de la série EXTRAIT..?

- Oui peut-être..., surtout que l'aspect "all-over" sur la surface du tableau peut ennuyer avec ses valeurs presque monochromatiques, peu contrastées, mais pas dans le sens ou vous l'entendez, de pauvreté formelle dont on pourrait discuter...

   

- Dans quel sens alors?

   

- Prenez le tableau de Malevitch, le carré blanc sur fond blanc, il est exactement ce qu'il prétend être, un axiome peint, de la peinture portée par le véhicule du tableau, son format, l'épaisseur du châssis, le grain de la toile, qui se fait passer pour un objet, un objet-peinture-intrinsèque, au delà de toute notion de peinture artistique, sans autre référent que lui-même, ou qu'elle-même, sa texture, un exemplaire d'objet-peinture, un avatar de la peinture comme objet, qui se confronte à  l'espace où il est accroché, de l'hyperréalisme en quelques sortes, par défaut. Comment rendre compte de cela sans le voir en vrai, sur place, avec les modes de "monstrations" actuelles de l'art sur écrans interposés, quand toutes les formes sont réduites à l'état de visuels sur quelques centimètres carrés?

-Y a-t-il des thèmes clefs, des messages ou des théories cachés dans votre travail ?

       

- J 'aime rappeler le substrat de l'œuvre, son primat dans un rapport de vis-à-vis, "l 'aura" décrite par Walter Benjamin, ou plus simplement sa "réelle présence" que souligne George Steiner. A l' approche tautologique de l'art - c 'est de l'art, parce que c'est de l'art - qui revêt quelque chose de numineux, élude toute critique, et ne profite qu'à certains, pernicieuse dans le sens ou elle instaure une connivence de groupe, force la complicité, j'oppose l'expression qui favorise l'évaluation sans laquelle il ne peut y avoir de sens commun. L' art de l'expression profite à tous.

- En plus vous pratiquez... le dimanche, une peinture qu'il est difficile de ne pas qualifier de figurative aux antipodes de votre peinture abstraite, comment en êtes-vous arriver là, pourquoi ce grand écart?

 

- Il n'y a pas de grands écart, et aussi pourquoi pas?

-Il ne faut pas confondre ce que les choses donnent à voir, et comment elles donnent à voir, la médiation interne à l'œuvre. Ce "comment" est crucial et similaire dans les deux pratiques, et en effet il s'agit avant tout de pratique, d'expérience. Disons aussi que je ne m'abîment pas dans l'abstraction, une fois de plus c'est "la mise en œuvre " qui m'intéresse, mettre l'accent donc sur la pratique, une pratique. Il s'agit pour moi de la recherche  d'un dynamisme initial que j'oppose à l'intention et sa charge de significations préétablies.

-J 'arrive ainsi à une forme d' abstraction, mais elle n'est par ailleurs qu' une convenance, elle est conventionnelle,  une commodité de langage, une de ces étiquettes dont l'art est coutumier. Il ne doit en fin de compte s'agir que de "peinture", en tension avec l'idée de représentation. Je me range ainsi volontiers du coté de Gérard Garouste pour qui le comble de la peinture est à chercher du coté de la figuration, et  le comble de la peinture figurative étant l'art du portrait.

- Le rapport à un modèle que l'on reconnait comme tel  à travers la photographie de presse copiée en peinture, m'intéresse beaucoup. En effet, ce rapport précise les conditions de la création, -le hic et le nunc- dont parle Walter Benjamin -l'ici et le là- de l'œuvre qui ne sont plus uniquement liés à la mise en œuvre justement, à la psyché de l'artiste, son Hubris en quelques sortes, mais tout autant à ce qu'il regarde, le modèle dans son altérité. Comment va t-il à sa rencontre dans sa pratique artistique? C 'est là vraiment il me semble, par une représentation spontanée ou par la copie stricte d'une photographie que fusionne "expérience" et "matière", ce qui est de l'ordre du vécu, avec ce qui est de l'ordre du réel. Les antipodes là se rejoignent.

-Quel fut votre premier contact avec l’art? Qu’est ce qui vous a donné envie de devenir artiste ? 

- Les mots de Dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, ont bercés mon enfance. J' ai eu cependant la chance de suivre l'enseignement d' une Libre Ecole Rudolf Steiner, où une réelle pratique de la forme, du geste, des couleurs, était enseignée à travers différentes approches et disciplines. Etre primitif, penser que l'esprit est dans la matière, que l'amulette façonnée ou autres Grigris, le retient, l'enferme, et lui sert de véhicule, me va bien, sans qu'il soit question du prédicat Art.

- Je suis passé par les beaux-arts de Londres et obtenu un BA et un MA dans ce qui était à l' époque  la Fulham Broadway school of arts (BA- 1985) et le Royal College of arts and design (MA- 1989).Je me suis  tourné d'abord vers la sculpture, très riche et dynamique en Angleterre à l'époque, de Henry Moore au Land-Art, pour me consacrer un temps à la sculpture monumentale.

-Pouvez-vous écrire une ou des citations/phrases qui vous représente le mieux en tant qu’artiste  ?

"Le totem, l'idole de bois ou de pierre, est parfaitement honnête dans ses limitations figuratives."

 

"Les conséquences ont été difficiles. De nos jours, on se méfie du "polymath" - ( - ). Il a peu de collègues."

 

George Steiner - ERRATA - 1998 Folio Gallimard.

" L'universel, c'est le local moins les murs " - Miguel Torga - cité par Pascal Ory dans : L'identité passe à table. PUF.

TTSCPA - Toile (type polyester) tendue sur châssis par l'artiste. HARDWARE   

Cycle d’études « Graduate » (Premier cycle)
Byam Shaw School of Arts, Londres.

Batchelor of Art (BA)- 1982.1985


Cycle d’études « Post-Graduate » (Second cycle) 
 Master of Art (MA)- 1986.1989 

Résidence au « Scottish Sculpture Workshop »
 
Aberdeen, Ecosse. - 1989.1991 
 

La Poudrière 
Fort du Bruissin « Cité des artistes » Francheville. - 2003

MAPRA
Maison des Arts Plastiques de la région  Rhône-Alpes. LYON  - 2004

Installation du "rocher volant"
Sculpture monumentale sur le site du rocher percé.  Tartaras (Rhône) - 2008

Foire d'art contemporain de la grande région.

Metz - 2009

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- octobre 2018

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